Lakabe et Arterra
Hola Buenas! Voici nos moments de vie en communauté. LAKABE Nous laisserons Lakabe se présenter eux-même pour introduire notre récit: " Lakabe, terre de forêts. Lakabe est un petit village situé dans la vallée d'Arce-Artzibar, en Navarre. Il était inhabité dans les années soixante et a été squatté en 1980 par un groupe de jeunes du mouvement des objecteurs de conscience qui rêvait de construire un espace communautaire alternatif et de transformation, en s’adaptant au rythme de la nature. Aujourd’hui, ce projet se poursuit avec la même essence : vivre et pratiquer l’utopie."
Cette vie de village, rappelant la vie d'antan, les histoires de nos grands-parents, les rêves de nos parents, est belle et bien concrète ici et maintenant. Depuis 40 ans, les Lakabiens s'activent à reconstruire, redonner vie à ce petit village de montagne, tout cela en quasi-autonomie. Nous y vécurent pendant deux semaines en compagnie de 20 autres volontaires. En effet, ici, pour éviter l'invasion de gens à tout vent pour visiter ou aider, ils ont instauré des périodes de portes ouvertes où chacun peut venir donner un coup de main à ce moment-là. Ainsi ils ont une vie privée et inter villageois plus équilibrée, plus tranquille. Quand nous y étions, il y avait une trentaine d'adulte y vivant et une belle tripotée d'enfant: une grande famille intergénérationnelle.
Tout le monde travaille à l'intérieur du village, et ça c'est beau! Chacun a son rôle: s'occuper des bêtes, des serres et potagers, ramasser les plantes sauvages, couper et gérer le bois pour se chauffer et construire, nettoyer les toilettes sèches, nettoyage des espaces communs, fabrication de fromage, de viande, de bière, et leur activité principale: la boulangerie.
En effet, 70% de leurs revenus viennent de leur boulangerie 100% bio dont la farine vient d'une autre communauté non loin de là. Trois fois par semaine ils font du pain en équipe, tout le monde est plus ou moins boulanger ici. Ils vendent leur pain aux villages proches ainsi que dans les magasins bio de Pamplune, la grande ville du coin. Leur farine moulue sur place, leur four traditionnel ainsi que l'odeur des pains chaud et des cookies tout frais nous donne l'eau à la bouche. Les 30% des revenus qui restent viennent de la vente dans la mini boutique sur place (bières, savons, crèmes, huiles, livres, gazettes,...) et des ateliers donnés tout au long de l'année sur place ou en Espagne (de danse, de cercles d'hommes ou de femmes, de chants, de boulangerie, de facilitation de groupe...).
La totalité des revenus du village ne sont pas extravagants, ils gagnent en euros ce qu'ils ont besoin pour vivre, donc peu puisqu'ils fabriquent tout ! Ils s'en servent pour l'approvisionnement des produits de base, les voyages et études, les sorties et activités ainsi que pour le carburant. Néanmoins, ils récupèrent l'huile de friture des restaurants du coin et coupent leur essence avec cela, belle économie, et chouette recyclage. Petit apport intéressant: seulement 20% des huiles de friture utilisées sont recyclées en général. Si l'huile recyclée est utilisée comme carburant (jusqu'à 100% du réservoir), alors l'impact écologique est largement moins important que l'utilisation du diesel ou de l'essence. Voici une alternative très intéressante et économique pour tout conducteur de véhicule diesel qui cherche à rendre ses déplacements plus écologiques (de nombreuses informations sont disponibles sur internet). Ils sont également 100% autogérés au niveau énergétique, l'eau coule de la montagne et est économisée au maximum, l'eau de pluie récupérée. L'électricité vient des panneaux solaires installés sur les toits, d'une petite éolienne, et d'une turbine à eau dans la rivière. Les pipis c'est dehors et les popos dans les "kakaleku", toilettes sèches de luxe situés un peu partout dans le village; très propres, pratiques, écologiques, et utiles pour le composte !
Le repas commun est le midi, où, à tour de rôle, les habitants prennent leur tour de cuisine, le soir, chacun mange seul ou en famille. Les enfants sont scolarisés à l'école du village jusqu'au collège où ils partent en ville. Deux des villageoises prennent soin de l'éducation des petits à travers moulte pédagogies différentes (Montessori, Steiner,...). Chacun vit dans une maison, plus ou moins partagée, certaines familles sont seules, d'autres partagent leur habitation. Les maisons sont chaleureuses et ressemblent à leurs hôtes.
Pour entrer dans la communauté il faut passer plusieurs étapes, qui sont simplement venir passer du temps ici, au début une semaine puis plusieurs mois, pour constater si ce genre de vie est faite pour soi et pour sentir si le courant passe avec les habitants. Quand la décision d'entrer est prise, c'est comme "un mariage" avec la communauté, chacun s'engage envers l'autre et l'argent est mis en commun complètement. D'ailleurs plus tard chacun peut en prendre pour ses projets personnels, toujours avec l'aval du groupe pour les grosses dépenses (de plus de 500€). Le fonctionnement pour la prise de décision se fait en assemblée qui se déroule chaque mois, complété par une petite réunion hebdomadaire plus "pratique" et informel.
Nous là-bas. Chaque matin, dans ce cadre idyllique, Stasis, habitant du village, nous réunissait et ensemble, après un peu de réveil corporel, nous choisissions quelle activité nous allons faire pour la matinée: bois, désherber, planter, récolter, cuisiner, laver, construire, ...
Ce qui nous a marqués c'est que l'utopie est belle et bien possible. Pendant un pique-nique festif en pleine nature, tous les mets venaient du village: le pain, les légumes, la viande, le fromage, le lait, les bières ainsi que les humains ! Et ils s'en sortent financièrement, leur économie est stable, leur écologie humaine aussi. Nous avons été frappé par la joie de vivre générale, l'envie de partager et la liberté des enfants. L'autre partie qui nous a bien animés c'est la vie de groupe avec les autres volontaires. Les activités chaque jour proposées par qui veut, des massages, des cercles de femmes, des comptes contés, des danses traditionnelles, ...
Merci pour cet accueil chaleureux et Merci à nos copains rencontrés là-bas ! Leur site en Français: https://lakabe.org/fr/qui-sommes-nous/
(Crédits photos de Lakabe: Anna, Aymeric et Marc)
ARTERRA Après nos chouettes semaines au sein de Lakabe nous sommes allés non loin dans un projet de vivre ensemble bien different nommé Arterra.
(Crédits photo: Arterra.)
Il y a maintenant 5 ans, un groupe de personnes a réinvesti un ancien hôtel thermal désaffecté, pour le rénover et transformer les vieux apparts-hôtel en appartements individuels pour chacun. Le projet étant récent, beaucoup de travail dans l'investigation des lieux est encore à faire mais chacun donne un coup de main en fonction de ses disponibilités. Oui, car ici les gens travaillent à l'extérieur et payent un loyer pour habiter ici, chose que les habitants veulent faire évoluer. Deux personnes travaillent à plein temps dans les jardins pour approvisionner les familles qui le souhaitent et la cuisine communautaire qui chaque midi rassemble les locataires. Basée sur la sociocratie, l'idée est d'expérimenter un nouveau mode de vivre ensemble qui prône des valeurs écologiques et transitionnelles. Un projet en pleine essor qui promet une belle évolution. Merci pour votre accueil chaleureux et souriant. lien du site en anglais: https://arterrabizimodu.org/en/arterranas
Toujours content nous sommes en Andalousie, à très bientôt chers amis pour une grande nouvelle que nous vous annoncerons d'ici peut... mais réservez vos 11 et 12 Août 2018!
Avec amour,
Aymeric et Anna