El Camino de Santiago
Buenos dias, voici un article qui parle du pèlerinage de Compostelle, étape de notre voyage que nous sommes contents de vous relater. El camino de Santiago Le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle accueille les pelerins venus parfois de très loin qui, à la base, venaient se receuillir devant les reliques de saint Jacques, fidèle apôtre de Jésus. D'autres empruntaient les mêmes chemins en suivant le soleil couchant pour se retrouver face au spectacle de ce qui était réellement perçu alors comme le bout du monde: l'océan et son horizon inconnu. Et nous voilà lancé ainsi depuis Madrid jusqu'à Finisterra. Nous avons parcouru pendant 48 jours, 780 km à pied.
Entre froid, chaud, pluie, vent, soleil, neige, grêle, nous avons vécu la vie de pèlerin sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Pour manger, c'est les repas "pèlerins" dans les bars, les mêmes du début à la fin, ou les pique-niques en bord de champs, dans la montagne où en ville. Pour dormir c'est les "albergues" et leurs ambiances si particulière, dans chaque village pour presque rien, entre 0 et 10 euros, nous avons dormi dans plein de dortoirs et avec plein de personnes différentes. Pour marcher, seulement nos pieds, et accessoirement, nos chers bâtons trouvés au début de notre route. Pour parler, c'est l'espagnol, alors on a appris un peu.
De Madrid à Sahagùn, nous avons marché sur le camino de Madrid, le camino solitaire où nous n'avons rencontré aucun pèlerins mais les habitants des petits villages traversés très attentifs, chaleureux et aidants!
C'est sur ce chemin que nous avons pris la route du végétalisme. En effet, en traversant moulte fermes aux odeurs néfastes où les animaux sont enfermés toutes la journée, en marchant à travers toutes ces monocultures à perte de vue destinées à nourrir ces bêtes, nous en fûmes écoeurés. Nous découvrons donc une cuisine où nous utilisons seulement les plantes, et autant dire que nous sommes en pleine forme et très heureux, on se sent plus proche de nos pensées et plus "éco-responsable". En effet, nous nous sommes rendu compte que lorsqu'il ne s'agit pas de petites exploitations locales de bonne qualité, les produits venant d'animaux sont très couteux quant à l'environnement à la qualité de vie des animaux et l'économie humaine. Nous nous retrouvons aussi à manger plus sainement car toutes les crèmes, fromages, graisses et autres gâteaux sortent de notre régime alimentaire. Nous apprenons donc à créer des gourmandises végan, et c'est suuper bon!
De Sahagùn à Santiago de Compostella nous avons marché sur le camino Francès, celui qui part de Saint-jean-de-pied-de-port en France, plus communément appellé "l'autoroute des pèlerins". Nous avons sur ce chemin rencontré beaucoup de marcheurs, tous sur la route pour des raisons différentes, chacun son histoire, chacun son chemin, (passe le message à ton voisin). Des fois on suit les mêmes personnes plusieurs jours, puis nos rythmes difèrent et on se perd, pour se retrouver, ou pas, plus loin sur le chemin, c'est comme une famille, un lien particulier entre les pèlerins, voisin de dortoire, compagnon de quelques kilomètres.
Après quelques sommets enneigés et quelques centaines de bornes dans les pattes, nous réalisons que nous sommes toujours là, à marcher chaque jour malgré notre départ sur le chemin sur un coup de tête. Marcher nous fait du bien, chaque jour, notre seul objectif est de marcher, entre 8 et 28km, en fonction de la météo, de notre énergie, de nos besoins. Il y a des auberges partout, puisque le camino accueille environ 300,000 pèlerins par an, même pas besoin de carte, les flèches jaunes nous indiquent la marche à suivre, cela nous facilite le chemin ! Que de temps libre pour penser, méditer, vivre...
Le chemin nous a fait évoluer, grâce à nos lectures, nos rencontres, nos discussions mais surtout grâce à la marche. Où l'on retrouve un rythme plus lent, plus "humain", où 1km ce n'est pas "rien" et où la présence au présent est plus présente. C'est aussi pour nous au coeur de cette nature traversée tranquillement que l'émerveillement, la curiosité et l'écoute se sont réveillés ! On fait aussi beaucoup plus attention à notre corps, qui devient notre outil le plus utile.
L'arrivée à Santiago ça fait bizarre, on retrouve des pèlerins croisés sur la route, on arrive dans une grande ville très touristique, et on se sent un peu perdu. Chanceux que nous sommes nous arrivons à Santiago pour le début de la Semana Santa, avant Pâques, où, en Espagne l'esprit chrétien est plus que présent. Il y avait des processions d'hommes et femmes cagoulés, portant d'immenses statues racontant la vie du Christ de prénom Jésus. Nous avons aussi pu, le dimanche participer à la messe des rameaux, bondée de monde, et voir, de nos grands yeux ébahis, le grand encencoir, se balancer dans toute la cathédrale ! Joli spectacle.
C'est en cette ville sainte que nous passons à l'action. Oui, depuis plusieures semaines Anna avait en tête de se la raser (la tête). Pour faire une expérience du détachement des choses matérielles au plus poussé, à la façon des moines Tibétains. En effet, les cheveux sont la dernière chose sur nous auquel on tient, du moins pour nous. Aymeric, tout à fait en accord avec ça, en fit de même, et nous voici tous deux dépourvu de nos crinières. Il est possible qu'une personne porte en ce moment les cheveux d'Anna en perruque (voir l'association solid'hair). Et puis, c'est quand même cool de voir la forme de son crâne !!
La route de Finisterra nous appelle, et nous repartons finir notre pèlerinage direction le bout du monde, la pointe la plus à l'ouest de l'Europe. Enfin nous retrouvons la mer, quelle joie d'être arrivé, d'avoir accompli cette grande balade. On fait demi-tour, on reprend la route, étrange sentiment de ne plus avoir de "but", de destination.
Depuis le chemin, nous sous sentons en "flottement" c'est-à-dire que nous nous sentons ancrés dans le présent, comme si le passé et l'avenir étaient flous. C'est agréable et déstabilisant à la fois, mais on se sent bien. Depuis la fin du camino, nous avons passé du temps dans deux écovillages en Navarre et sommes maintenant en Andalousie, dans les montagnes, dans un centre de développement de la conscience. Tout roule, la chaleur et le soleil nous accompagnent de plus en plus. Un abrazo et buen camino!